Loi sur la protection de la jeunesse: la DPJ Chaudière-Appalaches satisfaite du premier dépôt  

POLITIQUE. En décembre dernier, le gouvernement du Québec a déposé un nouveau projet de loi concernant la protection de la jeunesse. Après plus d’un mois de consultation, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de Chaudière-Appalaches se dit satisfaite des changements apportés à la Loi sur la protection de la jeunesse.

« Globalement, on est satisfait et on accueille favorablement les efforts réalisés par le gouvernement dans ce projet de loi. Cependant, vivant le quotidien de l’application de ses lois, si l’on veut atteindre les volontés de la commission Laurent, il reste encore beaucoup de travail à faire », affirme Caroline Brown, directrice de la protection de la jeunesse de Chaudière-Appalaches.

L’un des principaux changements avancés par le gouvernement du Québec avec ce premier dépôt est de mettre l’intérêt de l’enfant en priorité avant celui des parents. « À travers tout le processus que chaque enfant peut vivre, c’est vraiment l’intérêt de celui-ci qui est mis de l’avant. Toutefois, on ne doit pas voir cela comme un intérêt contre l’école, les parents ou le système, mais se demander qu’est qui est le mieux pour lui alors que chaque histoire est complètement différente », mentionne Samuel Poulin, député de Beauce-Sud.

Contrairement à ce qui est inscrit, Mme Brown croit que l’intérêt de l’enfant ne doit pas seulement être une priorité, mais la priorité du gouvernement afin d’assurer sa protection. « On se doit d’agir le plus tôt possible. Même s’il s’agit d’une minorité d’enfants, notre priorité est de leur offrir une famille pour la vie », précise-t-elle.

Rappelons que ce projet de loi a été déposé à la suite de la commission Laurent, réalisée après les événements lourdement médiatisés de la petite fille de Granby. « Le drame de la fillette de Granby était pour le gouvernement un événement qui ne nous permettait pas de rester les bras croisés. On se doit d’agir pour que plus jamais de tels drames ne surviennent », indique le député de Beauce-Sud.

Points à améliorer

Outre l’intérêt de l’enfant, les DPJ du Québec croient que le traitement des dossiers doit être plus fluide et rapide pour le bien des enfants et des familles. La partialité politique du directeur national de la protection de la jeunesse (DNPJ) ainsi que la confidentialité et la communication de renseignements sont deux autres préoccupations des dirigeants.

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L’article 39, concernant le signalement de l’enfant, serait également à revoir selon Caroline Brown, lui qui est des plus complexes avec ses nombreuses règles.

« En se comparant au reste du Canada, le Québec est la seule province à être aussi restrictive. Toutes personnes qui sont inquiètes pour un enfant devraient pouvoir signaler les comportements douteux, et non seulement dans des cas d’abus sexuels ou autres situations acceptées par la loi », déplore-t-elle.

Notons que ces recommandations et craintes ont été inscrites dans une lettre ouverte publique, disponible depuis le 10 février.

« Si le projet de loi ne va pas plus loin, on passe à côté d’une chance d’améliorer la situation des enfants de la DPJ. Si rien ne change, on va se reparler dans quatre ans et les constats vont être les mêmes : des enfants sans permanence, vivant des déplacements constants et n’ayant pas la chance de profiter des services nécessaires », conclut la directrice.