Devenir chercheur, de Beauceville à Manchester
Natif de Beauceville, Gino Poulin habite au Royaume-Uni depuis maintenant 18 ans. Ayant d’abord fait ses études postdoctorales à Cambridge pendant six ans, celui-ci est dorénavant à l’emploi de l’Université de Manchester.
À la suite de son passage à la polyvalente Saint-François, le Beauceron d’origine a poursuivi des études collégiales professionnelles pour devenir technicien en laboratoire médical, au Cégep de Sainte-Foy.
Il a, peu après, complété un baccalauréat en biochimie à l’Université Laval, avant d’entamer une maîtrise et de travailler dans plusieurs entreprises issues des domaines de la santé et de l’éducation, notamment au Centre hospitalier de l’Université Laval et à l’Université McGill.
«Je me suis ensuite inscrit au doctorat à l’Institut de recherches cliniques de Montréal avec le docteur Jacques Drouin, puis j’ai postulé dans l’espoir d’obtenir une bourse d’études postdoctorales grâce à laquelle j’aurais la possibilité de m’établir en Angleterre pour la suite des choses», se remémore Gino Poulin.
C’est une fois sa candidature acceptée que ce dernier a finalement quitté sa province natale dans le but de démarrer un projet de recherche à l’Institut Gurdon de l’Université de Cambridge, avant d’être officiellement engagé à l’Université de Manchester, en 2007.
Le vieillissement chez l’humain
Possédant aujourd’hui son propre laboratoire nommé le Poulin Lab au sein de la Faculté de biologie, de médecine et de santé de cet établissement universitaire, le Beaucevillois s’intéresse particulièrement à l’épigénétique développementale avec son équipe de travail au quotidien.
«Nous utilisons des vers microscopiques dotés de systèmes reproducteur et digestif, entre autres, mesurant un millimètre de longueur et ayant une espérance de vie de deux à trois semaines, afin d’étudier les principes fondamentaux du vieillissement chez l’humain», explique-t-il.
M. Poulin est donc chargé, dans le cadre de ses fonctions, d’élaborer différentes méthodes pour les rendre viables sur une plus longue période de temps.
«En pratiquant certaines mutations de gênes sur nos organismes modèles, nous pouvons réussir à prolonger leur existence de six à huit semaines de plus ou, au contraire, diminuer considérablement leur durée de vie», ajoute le principal intéressé.
Ses collègues et lui-même partagent d’ailleurs le même objectif ultime, soit celui de trouver diverses pistes de manipulation qui feraient non seulement en sorte d’augmenter le temps que les êtres humains passeront en bonne santé à l’avenir, mais également de leur permettre de vivre plus longtemps.
Un partage de connaissances
En plus d’agir à titre de chercheur outre-mer, Gino Poulin occupe aussi les postes de professeur et de codirecteur du programme de biochimie rassemblant quelque 250 universitaires.
«Je dois d’abord et avant tout interagir avec eux tout en m’assurant que leur séjour chez nous se passe bien, collaborer avec le personnel enseignant ainsi que coordonner le département», indique-t-il.
Son rôle d’enseignement, quant à lui, consiste à donner des cours portant sur les voies de signalisation cellulaire, par exemple, à des groupes pouvant réunir de 10 à 80 étudiants, de même qu’à entraîner la nouvelle génération de chercheurs qui choisissent de réaliser leurs stages à Manchester.