Chasses inoubliables pour deux quadriplégiques
Au-delà de produire des films, l’entreprise Chassomaniak amasse des fonds afin de financer des voyages de chasse pour les personnes malades ou handicapées.
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Avec la fondation Rêve du chasseur, les Beaucerons Mathieu Pouliot et François Ratté ont amené à la chasse un aveugle, un homme amputé d’un bras et d’une jambe, ainsi qu’une personne atteinte d’un cancer du cerveau et de gigantisme.
L’entreprise a toutefois relevé son plus grand défi en aidant deux quadriplégiques à chasser de nouveau. En 2017, Louis-Denis Maheux, de Sainte-Aurélie, a tué un ours à Sacré-Coeur avec l’aide d’un mécanisme inventé par son père. Cette année, Samuel Bruneau a chassé l’ours et le chevreuil grâce à un système similaire.
«Comme Louis-Denis et Samuel étaient confinés à un fauteuil roulant, ils utilisaient une table de tir où on peut bouger la carabine avec l’épaule. La gâchette est adaptée pour tirer avec le bras et non les doigts», précise Mathieu Pouliot.
Satisfait de sa première expérience avec Chassomaniak, Louis-Denis Maheux a accepté d’être le mentor de Samuel Bruneau. Âgé de 17 ans, il s’est blessé en 2015 lors d’un exercice de lutte en gymnase à la Polyvalente de Saint-Georges.
«Malgré l’accident d’auto qui m’a rendu quadriplégique, je n’ai jamais manqué une saison de chasse. Je suis même allé à la Baie-James pour chasser le caribou. Avec Chassomaniak, c’est un thrill de faire ça pour la télé. Je voulais montrer aussi à Samuel que des gens comme moi comprennent ce qu’il vit», précise Louis-Denis, 33 ans.
Portneuf et Notre-Dame-des-Pins
C’est en juin dernier que Samuel Bruneau a tué un ours sur la Réserve faunique de Portneuf. Accompagné de sa mère Nancy, Louis-Denis et l’équipe de Chassomaniak, il faisait deux heures de route aller-retour chaque jour entre le chalet et le spot de chasse… dans une minifourgonnette !
«Je ne pensais pas retourner chasser un jour. C’était vraiment cool et le système pour tirer était bien fait. Louis-Denis m’a donné quelques conseils. Nous sommes deux trippeux de chasse», dit Samuel.
Mathieu Pouliot l’a aussi invité à chasser le chevreuil à Notre-Dame-des-Pins, près de son domicile. «C’était plus froid, mais j’étais bien habillé. J’ai maintenant le goût d’aller chasser chaque année, malgré mon accident», confirme Samuel Bruneau.
Les images de ces deux chasses ont été incluses dans la tournée de films Chassomaniak qui débutera en janvier. «C’est un gros travail d’équipe qui vient me chercher humainement. J’ai la chance de gagner ma vie avec la chasse, mais cet aspect de mon travail est de loin celui que je préfère», affirme Mathieu Pouliot.