Conflit aux douanes : Simon LeBlanc entame des démarches judiciaires 

Le triathlonien Simon LeBlanc, de Saint-Prosper, a vécu une mésaventure pandémique le 11 juillet à la frontière entre la Beauce et le Maine. Frustré par le zèle d’un douanier et ses supérieurs, il entend poursuivre l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

Profitant d’un entraînement à vélo, Simon LeBlanc s’est rendu au poste de Jackman pour obtenir des informations. Par voie terrestre, il désirait se rendre à une compétition prévue le 25 juillet à Lake Placid, au Maine.

Seuls les travailleurs essentiels peuvent traverser la frontière par voie terrestre. Cette restriction ne s’applique pas aux voyageurs aériens.

« C’était ma seule chance d’obtenir ma qualification pour le prochain Championnat du monde d’Ironman à Hawaï. En auto, ça me prenait cinq heures de route. Avec l’avion, ça aurait pris neuf heures à cause des détours », explique Simon LeBlanc.

Un douanier américain lui a suggéré de traverser au poste américain de Champlain, qui est situé face à celui de Lacolle au Canada. « Ce poste était mieux équipé pour répondre à ma demande », dit le triathlonien.

Quarantaine obligatoire

Simon LeBlanc devait passer par la douane de Saint-Théophile pour revenir au Québec. Ce poste et celui de Jackman sont situés sur le même terrain. Cependant, le douanier aurait traité le Prospérien comme un voyageur au long séjour en sol américain. Pourtant, l’athlète était à vélo et n’avait aucun bagage.

« Il m’a remis deux tests COVID. Je devais rester 14 jours en quarantaine obligatoire. J’aurais dû fournir des renseignements sur ArriveCAN, une application pour les voyageurs admissibles au Canada, mais j’étais juste au poste de Jackman », indique M. LeBlanc.

Après de multiples démarches, il a obtenu une dérogation auprès de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Elle mettait fin à sa quarantaine et lui donnait l’autorisation de revenir au pays après sa compétition. Au poste de Champlain, une simple entrevue de 30 minutes lui a permis de traverser aux États-Unis.

« Je ne me suis pas entraîné comme prévu à cause de la quarantaine. Ça m’a empêché de travailler à mon entreprise (Joe Bicycles) dont je suis copropriétaire. Cette affaire est dans les mains des avocats. C’est un abus de pouvoir des services frontaliers », mentionne Simon LeBlanc.

À Lake Placid, LeBlanc a fait le trajet en 9h4m38s. Il a fini en première place chez les 30-34 ans et obtenu son laissez-passer pour Hawaï. Le Championnat du monde d’Ironman aura lieu le 9 octobre.