Des assouplissements qui ne calment pas les chasseurs

Le registre des armes d’épaule du Québec devrait subir de légères modifications. Ce geste n’a pas encouragé les chasseurs à enregistrer leurs armes avant le 29 janvier. Seulement le quart d’entre elles étaient identifiées à cette date.

Afin de calmer le jeu, la Coalition Avenir Québec (CAQ) avait annoncé trois assouplissements. Ces modifications ne sont pas en vigueur, car leurs possibles adoptions se dérouleront à l’Assemblée nationale lors d’une date inconnue au moment d’écrire ces lignes.

«D’après moi, c’est trop tard. Le gouvernement a poussé le bouchon trop loin. Les chasseurs n’ont jamais été entendus et plusieurs d’entre eux défieront la loi. Je reste contre ce registre et pour un réinvestissement en santé mentale», dit Véronique Lévesque, chasseuse et propriétaire de Buck Hunter à Saint-Victor.

La mesure en longueur du canon de l’arme ne serait plus nécessaire. Les propriétaires n’auraient qu’à fournir le numéro de série pour chaque arme, éliminant ainsi la nécessité d’un second numéro d’immatriculation.

Mathieu Pouliot, cofondateur de Chassomaniak (Gracieuseté – Chassomaniak)

Sur le changement temporaire du lieu où est conservée une arme, l’obligation d’aviser le Service d’immatriculation des armes à feu (SIAF) dépasserait l’actuelle période de 15 jours.

Gaspillage

Si le gouvernement provincial se réjouit des économies réalisées dans l’implantation du registre (7,2 M$ au lieu de 20 M$), il s’agit d’un gaspillage de fonds publics selon Mathieu Pouliot, copropriétaire de Chassomaniak.

«Les gens qui nous dirigent ont oublié que l’ancien registre fédéral a été une catastrophe. Dans la population, les chasseurs ont été incompris et blastés comme des criminels», pense celui-ci.

Il ajoute que le permis de possession et d’acquisition (PPA), un programme fédéral de la GRC, donne déjà toutes les informations aux policiers sur les propriétaires d’armes à feu.

«C’est très compliqué d’obtenir un PPA. LA GRC appelle ta famille et ton employeur pour des informations. On est déjà surtaxé au Québec. Ce n’est pas un autre enregistrement qui va empêcher des crimes. On aurait dû investir dans la santé mentale pour régler le problème au départ», d’affirmer Mathieu Pouliot.

Samuel Poulin, député de Beauce-Sud

Rester vigilant

Samuel Poulin, député caquiste de Beauce-Sud, rappelle que le registre a été adopté sous l’ancien gouvernement. Paul Busque (libéral) était alors le représentant de la circonscription et pro-registre.

«Après mon élection en octobre dernier, j’ai discuté avec des chasseurs à mon bureau et au téléphone. On ne peut pas revenir dans le passé, mais je vais demeurer vigilant pour que les assouplissements annoncés soient adoptés. Je reste en mode écoute là-dessus», mentionne-t-il.

Les propriétaires n’enregistrant pas leurs armes s’exposent à des amendes de 500 $ à 5000 $ s’ils sont interceptés par un agent de la paix.

Pour les renseignements complets, visitez le site du SIAF.