La zamboni est un outil artistique aux mains de son conducteur

Sans les conducteurs de zamboni, les hockeyeurs et patineurs seraient incapables de pratiquer leur sport favori. Concevoir une glace parfaite est un art s’apprenant au sein d’une profession loin de la routine.

Robert «Bob» Lejeune est un vétéran dans ce domaine. Exerçant ce métier depuis 1983 au centre sportif Lacroix-Dutil, il a vu passer quatre générations de zamboni.

«J’ai commencé à temps partiel avec les matchs des Condors au collégial AAA. À l’époque, on avait des zambonis à essence qui ont ensuite été changées pour des modèles au gaz propane. La ville a acheté un modèle électrique en 2015», précise-t-il.

Au fil du temps, divers aspects technologiques ont été développés pour que les utilisateurs effectuent un travail plus précis et rapide.

«Avant, il y avait une chaîne qui passait en dessous de la zamboni pour ramasser la neige. Maintenant, ça fonctionne avec un système de vis. Aussi, le réservoir de neige ne pouvait pas se pencher pour se vider. Il fallait enlever toute la neige à la pelle, mais j’étais jeune et fort dans ce temps-là !», dit-il en riant.

«One of the boys»

Kim Roy-Henrichon s’est jointe à l’équipe de conducteurs en 2011. Seule femme parmi une vingtaine d’hommes, elle s’est intéressée à ce travail dès son enfance.

«Je jouais beaucoup au hockey et chaque fois que je voyais passer une zamboni, je me disais que j’aimerais faire ça. Beaucoup de gars étaient impressionnés que je puisse conduire une zamboni», mentionne celle-ci.

Formant également les nouveaux conducteurs, elle prend son travail très à cœur. «On apprend des nouvelles choses chaque jour. Même s’il faut être minutieux et perfectionniste, aucun conducteur ne fabrique sa glace de la même façon», rappelle-t-elle.

Pas si simple

Pour surfacer la glace, la technique de base passe d’abord par un tour de la patinoire près de la bande. Le conducteur roule ensuite au centre avant d’effectuer des tours entre la bande et le centre pour finalement revenir à son point de départ.

Si cela paraît simple à première vue, le conducteur de zamboni doit considérer divers points. Il joue entre autres avec la lame sous le véhicule pour enlever la bonne couche de glace avant de répandre une couche d’eau suffisante pour égaliser la surface.

«Si on enlève trop de glace, le réservoir se remplira de neige plus rapidement avant que la zamboni ait fini son passage. Au début, on a souvent peur de manquer notre coup avec ça ou de laisser des traces sur la patinoire en oubliant de passer à un endroit. C’est bien au-delà de juste partir le starter et de rouler sur la glace», estime Robert «Bob» Lejeune.

Notons que pour des questions de sécurité, les hockeyeurs et patineurs doivent toujours sortir de la patinoire lorsque passe la zamboni.

«On veut éviter les blessures et aussi que des objets se retrouvent sur la glace. Si quelque chose reste pris dans la zamboni, ça peut causer un important bris mécanique», soutient Dany Côté, chef de division aux activités sportives à la Ville de Saint-Georges.

Comment fonctionne une zamboni ?

Une large lame à l’arrière de la machine rabote la surface de la piste. Un système de vis d’Archimède (deux vis horizontales et une vis verticale) achemine la neige dans un réservoir prévu à cet effet.

Une eau entreposée dans un autre réservoir est transportée vers le conditionneur afin de laver la couche de glace. L’eau de lavage est aspirée et réutilisée.

De l’eau stockée dans le réservoir à eau glacée est ensuite répartie sur la glace par le biais de tubes horizontaux dotés de petits orifices et se trouvant à l’arrière de la machine.

Cette eau est répartie avec une serpillère spéciale en synthétique, avant de geler et de former une nouvelle couche lisse comme un billard.

* Source : http://zamboni.expert/fr-BE