Le moral est très bas chez les nageurs beaucerons

Durant la pandémie, certains sports peuvent se pratiquer autrement. Ce n’est pas le cas de la natation compétitive, une situation qui affecte grandement le moral des athlètes.

Avec le confinement du printemps dernier, le Club de natation régional de Beauce (CNRB) avait déjà perdu 30 % de sa saison 2019-2020. Les nageurs s’exerçaient plusieurs fois par semaine à la piscine de la Polyvalente de Saint-Georges.

« Notre entraîneur-chef avait conçu des entraînements en ligne pour maintenir l’intérêt des nageurs. Les clubs de natation se lançaient aussi des défis sur le web. Nous faisions un suivi régulier auprès des nageurs, sur une base volontaire », explique Anne-Marie Roy, présidente du CNRB.

Normalement, les activités du CNRB font relâche en été. De juin à août, plus du quart des membres ont participé à des entraînements extérieurs à Saint-Georges, aux piscines du centre sportif Lacroix-Dutil.

« Ça pouvait aller jusqu’à trois entraînements par semaine. Nous avions des heures réservées pour les activités du club, dans le respect des mesures sanitaires et de la distanciation sociale », précise Mme Roy.

Le CARHB est situé dans la Haute-Beauce.

À Saint-Évariste-de-Forsyth, les athlètes du Centre aquatique et récréatif de la Haute-Beauce (CARHB) n’ont pas tenu des entraînements officiels durant la saison estivale.

« Au printemps, il y avait des entraînements organisés par visioconférence. On se concentrait surtout sur les exercices de musculation », dit Cédrick Plante, entraîneur-chef du club CARHB.

Automne dévastateur

Pour la saison 2020-2021, le CNRB et le CARHB s’attendaient à une baisse des inscriptions. Les bassins de nageurs sont restés stables, mais la chute de Chaudière-Appalaches en zone rouge a changé la donne.

« On ne peut pas accéder à la piscine. Les activités sont au point mort. Notre entraîneur-chef a été mis à pied. Avec le report des activités en zone rouge au 11 janvier, on ne sait pas s’il y aura une saison cet hiver et au printemps », indique Anne-Marie Roy.

Organisme à but non lucratif, le CNRB fonctionne financièrement grâce aux inscriptions, subventions municipales et sa course de canards. « En annulant la course en 2020, on se privait de 20 000 $. Pour les inscriptions, on n’a pas encore statué sur les remboursements », mentionne Mme Roy.

Évelyne Lacasse

Au CARHB, la piscine est disponible sur réservation. Toutefois, le club ne peut pas en profiter pour s’entraîner en groupe. « Les nageurs doivent provenir de la même bulle familiale », dit Cédrick Plante.

Évelyne Lacasse, de Saint-Georges, nage en compétition depuis une dizaine d’années. Membre du CNRB, elle craint de perdre ses acquis athlétiques, une fois la pandémie terminée.

« J’ai travaillé fort pour améliorer mes temps. Je m’entraîne en musculation et au vélo, mais ce n’est pas pareil. La piscine et les compétitions me manquent beaucoup. Certains nageurs, chez les plus âgés, pensent lâcher et trouver un autre sport. Moi, je veux faire encore de la natation », dit la nageuse de 15 ans.