Retour sur les Olympiques et ce qui attend le hockey féminin

La hockeyeuse Marie-Philip Poulin a accepté de revenir sur les moments qu’elle a vécus au cours des deux derniers mois, notamment son expérience aux Jeux olympiques, alors qu’elle était de passage au centre sportif Lacroix-Dutil de Saint-Georges le 2 avril pour encourager les Condors, dirigés par son frère, Pier-Alexandre Poulin.

Ceux-ci sortaient de l’ordinaire du fait du contexte pandémique dans lequel ils ont été présentés. Avant même le début des Jeux, des médias ont rapporté que certains athlètes ayant reçu un test positif à la COVID-19 déploraient les conditions dans lesquelles ils étaient placés en isolement. « C’est certain qu’il y avait des éléments de stress, notamment avec le voyagement », concède la Beaucevilloise.

Malgré la situation, tout s’est bien déroulé, ajoute-t-elle. « Nous avions un bon protocole en place avec notre docteur et notre directrice générale. Quand nous sommes arrivées sur place, nous avions hâte de commencer le tournoi après deux ans de travail acharné à s’entraîner seules par moment, d’autres fois par Zoom pour garder un contact », poursuit Marie-Philip.

Cet acharnement s’est transposé sur la glace. L’équipe canadienne a connu un parcours sans fautes, remportant tous ses matchs en route vers la médaille d’or. Plusieurs joueuses ont connu beaucoup de succès, que ce soit le brio offensif de Sarah Nurse, dont les 18 points constituent un record olympique, et celui de Claire Thompson qui récolté 13 points, aussi un record pour les défenseures, la solidité d’Ann-René Desbiens qui a multiplié les arrêts-clés lors des deux parties contre les Américaines pour ne nommer que quelques exemples. « Quand tu vois tout le monde contribuer dès la première partie, que chacune est contente pour le succès des autres, ça fait en sorte que tout le monde performe à son meilleur », ajoute-t-elle.

Exceller dans les moments-clés

Celle que l’on surnomme maintenant « Capitaine Clutch » a encore une fois su élever son jeu d’un cran au moment le plus important, marquant dans une quatrième finale olympique consécutive. « Je ne sais pas de quelle façon ça arrive, mais quand tu sais que tes coéquipières sont derrière toi, c’est plus facile de performer. Nous avons toutes fait les efforts et c’est ce qui nous a permis d’avoir du succès », indique-t-elle pour expliquer comment elle arrivait à connaître autant de succès lors des matchs cruciaux.

Bien que les Jeux olympiques ne soient derrière nous que depuis moins de deux mois, Marie-Philip Poulin aimerait bien être de la partie lors des prochains Jeux olympiques qui auront lieu en 2026 à Milan et Cortina d’Ampezzo, en Italie. « Le cœur et la tête sont encore là, mais c’est dans quatre ans. Je vais prendre une année à la fois », mentionne-t-elle.

Hockey féminin

Dès la fin des Olympiques, les Lions de Trois-Rivières, qui évoluent dans la East Coast Hockey League, lui ont fait une offre, mais la principale intéressée a décliné. « C’était très flatteur, mais à ce moment-ci, nous voulons créer une ligue de hockey féminin. Je ne pense pas qu’une femme qui joue avec les hommes va nous permettre d’y arriver », explique la Beaucevilloise.

Selon ce que rapportait la journaliste Christine Roger sur le site de Radio-Canada en mars, une nouvelle ligue de hockey féminin pourrait être créée au cours de la prochaine année. « Il faut encore être patient. Il y a beaucoup de gens en qui nous avons confiance qui travaillent derrière des portes closes. Éventuellement, ça va venir. En attendant, il faut continuer d’en parler. On voit de plus en plus de hockey féminin à la télévision et plus on en voit, plus on en parle, plus cela crée un engouement autour du hockey féminin », commente Marie-Philip Poulin.

Après-carrière

Elle souhaite également demeurer dans le monde du hockey une fois sa carrière de joueuse terminée, peut-être dans un rôle d’entraîneuse. « On voit de plus en plus de femmes dans le hockey professionnel. C’est une fierté de voir [son ancienne agente] Émilie Castonguay avec les Canucks de Vancouver comme directrice générale adjointe. Ce n’est que le début de quelque chose de grand », conclut-elle.