La Maison d’Élyse passera-t-elle sous le pic des démolisseurs ?

À la suite des inondations printanières en 2019, des centaines de maisons ont été ou seront démolies en Beauce. Soucieux de préserver le patrimoine, le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) veut sauvegarder un bâtiment à Beauceville.

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Située au 218, avenue Lambert, la maison centenaire a été habitée initialement par le notaire Félix-Georges Fortier, aussi maire de Beauceville (1908-1910, 1916-1920).

Au fil du temps, la résidence a été occupée par différents propriétaires. Depuis 2002, elle était exploitée comme gîte touristique sous le nom La Maison d’Élyse, par Claire Beaulieu et Raynald Dickner.

«Le gîte touristique, situé dans un beau bâtiment victorien, est menacé de disparaître d’ici la fin d’août si aucune intervention n’est faite. Les propriétaires actuels ne s’en cachent pas. L’abandon de leur maison tient essentiellement au programme d’indemnisation mis en place», explique Gaston Cadrin, vice-président du GIRAM.

Dans le cadre d’un programme spécial, le ministère de la Sécurité publique rembourse jusqu’à 250 000 $ aux propriétaires souhaitant s’établir ailleurs. Ils acceptent ainsi de faire démolir leur résidence, dans la zone inondable.

«Cette maison de style néo Queen Ann, solide et à forte valeur patrimoniale, représentative de l’histoire locale depuis 1890 et habitée par des familles beauceronnes importantes, doit être préservée», affirme M. Cardin.

Changement de vocation

Pour conserver ce lieu patrimonial et le mettre en valeur à des fins publiques, le GIRAM propose trois actions.

La Ville de Beauceville citerait l’immeuble au titre de bien patrimonial d’intérêt public, en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. Le gouvernement dédommagerait André Lafleur et Lise Boutillier, avant de céder gratuitement la maison et le terrain à la Ville.

Cette dernière donnerait à cette maison une vocation culturelle et touristique. «Elle deviendrait un rare témoin patrimonial à subsister et pourrait faire partie d’un parc riverain. Un organisme sans but lucratif pourrait être créé pour en assurer la gestion», indique Gaston Cadrin.

Paul Morin, responsable des communications à la Ville de Beauceville, confirme que celle-ci cherche des solutions pour préserver ce bâtiment historique. «Rien n’est exclu en ce moment. Nous avons une bonne collaboration avec les propriétaires et le gouvernement», dit-il.