Un meilleur salaire garantirait-il une relève ?
Selon Jonathan V. Bolduc, maire de Saint-Victor, offrir de meilleures conditions salariales aux élus est nécessaire si l’on veut trouver une relève en politique municipale. Âgé de 43 ans, il a vu sa tâche se complexifier au fil des années.
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« Maire d’une ville ou d’un village, c’est le même travail. Il faut considérer beaucoup de facteurs dans l’élaboration du salaire et des allocations, comme les services offerts, les infrastructures et la richesse foncière uniformisée. Ce n’est pas juste une question du nombre d’habitants », explique celui-ci.
À Saint-Victor, les élus ont ajusté leurs rémunérations et allocations après la consultation de deux enquêtes formulées par la Fédération québécoise des municipalités (FQM).
Dans la hausse de 101,3 % du salaire-allocations sur quatre ans au niveau de la mairie (voir autre texte), Jonathan V. Bolduc a aussi diminué les heures de travail à son autre emploi, pourtant plus payant, afin de remplir correctement ses fonctions comme élu municipal. Il est également le préfet de la MRC Robert-Cliche.
« Plusieurs réunions se tiennent les jours en semaine, sans compter les conférences de presse et événements à la dernière minute, ou encore les courriels auxquels on doit répondre tard le soir et les fins de semaine. Si ça continue, il y aura seulement des retraités pour occuper les postes d’élus. La moitié de mes vacances dans mon autre emploi, je les consacre à la municipalité », affirme M. Bolduc.
Pouvoir aux directeurs généraux
Copropriétaire d’Ernest Veilleux et Fils, Alain Veilleux a été élu maire de Notre-Dame-des-Pins en novembre 2021. Son salaire avec allocations serait de 11 290 $ pour l’année en cours. Il a choisi de redonner ce montant à la municipalité, devenant ainsi le seul maire bénévole au sud de la Beauce. D’autres conseillers, dont de jeunes travailleurs à temps plein, ont suivi son exemple.
« Je n’ai pas besoin de cet argent-là. J’ai choisi d’aller en politique afin de m’engager dans la communauté et changer les choses. Les directeurs généraux sont déjà des employés permanents et méritent un salaire important. Le conseil municipal possède le fardeau des décisions, mais ce sont eux qui informent les élus et exécutent les tâches votées par le maire et les conseillers », rappelle M. Veilleux.
Il admet toutefois que sa tâche de maire lui demande plus de temps que prévu. Dans son cas précis, Alain Veilleux parle d’une vingtaine d’heures par semaine. Sa fonction de copropriétaire lui permet de déléguer des tâches à d’autres collègues de son entreprise privée, lui laissant ainsi du temps pour les affaires municipales.
« C’est mon type de gestion, mais je ne veux pas faire la leçon aux autres municipalités. Chaque conseil doit faire ce qui est juste pour lui. Être maire, c’est aussi faire de la représentation politique. Une grande ville comme Saint-Georges, c’est normal que le maire soit à temps plein », conclut Alain Veilleux.