« Le domaine forestier doit être valorisé » – Paul Busque

FORÊT. L’ancien député de -Beauce-Sud à l’Assemblée nationale, Paul Busque, a quitté la vie politique depuis quelques années, sauf que son passé lui sert admirablement dans ses fonctions de conseiller régional au développement forestier de Chaudière-Appalaches, poste qu’il occupe depuis un peu plus d’un an maintenant.

M. Busque a été député libéral de novembre 2015 à octobre 2018 et a passé près de 15 ans de sa vie active dans le secteur de la transformation du bois, à la fois comme propriétaire et gestionnaire de Bois Busque, de 1999 à 2011, et comme directeur des opérations chez Busque et Laflamme, de 1999 à 2013. Jusqu’à tout récemment, il était conseiller en développement économique au Centre d’aide aux entreprises de Beauce.

Sa connaissance du domaine forestier ne fait aucun doute et son rôle est de promouvoir l’importance de la forêt auprès des instances gouvernementales, autant provinciales que fédérales. « Peu de gens connaissent son importance dans l’économie de la région. C’est pourquoi mon rôle est de le promouvoir, pour faire comprendre que nous sommes une région forestière entière. Chez nous, nous avons davantage de petits entrepreneurs que dans une région comme le Lac Saint-Jean à titre d’exemple. Il y a 26 000 propriétaires de boisés en Chaudière-Appalaches et 260 entreprises qui œuvrent directement dans le secteur de la forêt. C’est plus de 10 000 travailleurs », résume-t-il.

Trouver de nouveaux débouchés

Son premier constat des dernières années est que la disparition du marché de la pitoune de quatre pieds et la saturation des marchés de billes de petites dimensions ont eu un impact indéniable sur les rendements financiers des propriétaires terriens. « Ça met en péril toute la chaîne du secteur forestier, qui est tout de même le deuxième en importance en Chaudière-Appalaches. Toute la filière est impactée. On a vu, au cours des trois ou quatre dernières années, de bonnes quantités de bois cueillis en retard. Beaucoup de bois se coupe et nous sommes à 100 % de la capacité forestière. C’est pourquoi il faut trouver de nouveaux débouchés, pour éviter le gaspillage de la ressource. Il y a trop de bois qui pourrit par terre. Les conditions au niveau de la demande en raison de la demande et les records de récolte des dernières années ont amplifié la situation. »

De belles avenues semblent poindre à l’horizon. Instaurer des centres de valorisation de la fibre pourrait être l’une d’entre elles. « Soudainement, nos forêts apparaissent comme une belle alternative verte. Certaines essences n’ont aucun marché pour le moment et des applications sont possibles. Ça pourrait être de plus petits billots de sapin ou d’épinette. Dans les dernières années, on a commencé à voir des avancées de nouvelles technologies telles que la biomasse forestière et des usines de granules, ce qui a permis de régler le problème de résidus forestiers. »

De nouveaux marchés seront toutefois nécessaires pour combler certains besoins, dont le marché européen. Les technologies vertes doivent aussi être dans la mire. « La pyrolyse est une avenue, ce qui consiste à amener la biomasse à une haute température pour la transformer en charbon ou encore pour la transformer en huiles pyrolytiques ou du biogaz. »

Il fait aussi valoir qu’au cours des prochaines années, des changements au niveau des lois feront en sorte que des entreprises comme les pétrolières ou Énergir devront verdir leur gaz. « La norme va passer de 7 à 27 % d’ici 2030, ce qui aura pour effet de créer une demande pour tous les biocarburants qui pourront provenir de biomasse forestière ou agricole. Il y aura énormément de potentiel. Des investissements importants sont déjà en cours dans certaines régions du Québec. »

C’est ainsi que Paul Busque poursuit ses démarches de réseautage et de mobilisation de la communauté d’affaires, ses visites des paliers politiques municipaux, provinciaux et fédéraux, de différents ministères, et ses rencontres avec les partenaires en développement économique et les représentants de la forêt privée. « L’objectif que je m’étais fixé était de rencontrer la majorité des élus et décideurs du secteur forestier au cours de la dernière année, particulièrement après la dernière élection municipale. J’ai finalement pu le faire en personne, malgré les contraintes. Cette année on entrera davantage dans le concret, soit la valorisation de la filière, en respect avec la nouvelle politique énergétique du Québec ».