Pénurie d’arbres de Noël à prévoir en Chaudière-Appalaches

FORÊT. En Chaudière-Appalaches, comme dans le reste du Québec, la grande demande de sapins a un impact considérable sur l’approvisionnement régional d’arbres de Noël cette année. Les inventaires de ce conifère pourraient être bas chez les détaillants de la région.

François Fortin, copropriétaire de Plantation Fortin et Mercier inc. à Saint-Honoré-de-Shenley, a observé une augmentation des requêtes pour l’acquisition de sapins au cours de la dernière année, surtout par les détaillants québécois.

« J’ai eu une grosse demande de sapin de la part des centres de jardins et des détaillants ainsi que des appels d’entreprises québécoises et ontariennes », admet-il.

Dans le passé, l’entreprise beauceronne vendait ses produits à 95 % du temps aux États-Unis. « C’est du jamais-vu ! Normalement, les clients magasinaient à partir de septembre. Cette année, les premiers appels se sont faits en avril. En juin, j’étais déjà complet », affirme M. Fortin.

Quant au prix, le copropriétaire s’attend à une augmentation pour les détaillants, non due à la rareté du produit, mais en raison de la COVID-19 et de l’entretien des arbres. « Une augmentation de 10 % à 15 % est à prévoir. Avec la COVID-19, le respect de la quarantaine pour les travailleurs étrangers a eu un impact sur notre coût de production. Ajoutons à ça le prix des fertilisants et des pesticides qui a gonflé », précise-t-il.

Nouvelle réalité

Depuis quelques années, François Fortin a également observé une récente tendance, touchant surtout l’Estrie, mais qui a un impact à travers la province. « Ce qui cause un manque d’arbres sur le marché, c’est que les gros producteurs achètent les petits et moyens producteurs pour vendre à leurs clients étrangers au lieu des détaillants locaux », souligne-t-il.

Cette réalité a également été observée par la pouponnière d’arbres les Productions Résinex Inc. à La Durantaye. « Il y a moins de producteurs, mais ils sont beaucoup plus gros. Avant, il y avait presque seulement des petits fournisseurs, alors qu’aujourd’hui ce sont des productions se chiffrant entre 50 000 et 100 000 arbres », mentionne Gilles Pelletier, propriétaire de l’entreprise.

« Il y a une trop forte demande ainsi qu’un manque de producteurs de l’extérieur. Aux États-Unis, des montagnes complètes plantées de sapins ont été détruites et transformées en ville. Au Nouveau-Brunswick, il y avait environ 100 producteurs et aujourd’hui, il y en a maximum 20 », ajoute-t-il.

Autocueillette

La situation est semblable du côté de l’autocueillette. La demande, autant des détaillants que des particuliers, est en augmentation, alors que plusieurs personnes appellent pour réserver des arbres, même si ce service n’est pas offert.

« La demande est très forte cette année. Nous avons dû prendre des décisions pour nous assurer de répondre à la demande. Pour la première fois, j’ai même reçu des appels pour réserver sa place pour de l’autocueillette », affirme Bruno Coulombe, copropriétaire de Coupez votre sapin à Saint-Isidore.

De leur côté, l’entreprise beauceronne a pris la décision de ne pas livrer de sapins aux États-Unis cette année en raison de la grande demande dans les dernières années. Coupez votre sapin s’assure donc d’avoir des arbres pour tous.

« On ne voulait pas négliger notre clientèle de l’autocueillette. On voulait vraiment fournir la demande locale avant celle dans le reste de l’Amérique », conclut M. Coulombe.

Il sera possible de faire l’autocueillette de son arbre de Noël à partir du 20 novembre chez Coupez votre sapin. Pour plus d’informations, visitez coupervotresapin.com.