Deux passages essentiels pour le secteur commercial

Joey Cloutier et René Allen, maires de Saint-Zacharie et Sainte-Aurélie, craignent que les passages frontaliers entre leurs municipalités et les États-Unis soient fermés sur une base permanente.

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Les deux hommes confirment que l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) n’a jamais contacté leurs municipalités pour expliquer les détails du Projet pilote pour les voyageurs en régions éloignées, secteur Québec (PPVREQ).

« On n’a pas été mis au courant qu’il y aurait seulement un téléphone au lieu d’un poste douanier. La GRC ne nous parle pas non plus. Cette traverse est essentielle pour le commerce et l’acériculture », indique Joey Cloutier.

Joey Cloutier, maire de Saint-Zacharie

Du côté de Saint-Aurélie, le poste frontalier est ouvert sur des heures réduites. En l’absence des douaniers, les gens arrivant en sol canadien doivent signaler leur passage avec un téléphone. Celui-ci redirige l’appel à un agent de l’AFSC situé ailleurs au Canada. La personne peut utiliser son cellulaire, mais doit payer les frais de l’appel.

Le journal a constaté que ce poste n’est pas situé directement à la sortie du ponceau en bois traversant la rivière, comme la douane du côté américain.

« Il y a 16 000 passages par année dans ce secteur. Des compagnies de bois, comme Domtar et Produits Forestiers D&G, ont besoin de traverser la frontière. Il y a aussi beaucoup de sucreries (érablières). Le projet pilote n’a pas amélioré le service douanier. J’ai entendu qu’on pourrait fermer la frontière de façon permanente », dit René Allen, maire de Sainte-Aurélie.

Devant le Parlement

Les deux maires et le Syndicat des douanes et de l’immigration (SDI) ont interpellé Richard Lehoux pour obtenir son soutien. En mars dernier, le député de Beauce était déjà intervenu lors d’une fermeture temporaire de la frontière à Saint-Zacharie.

Richard Lehoux, député de Beauce.

« C’est inacceptable qu’on ait seulement des téléphones à la frontière. On parlait au départ d’un projet-pilote, mais son implantation remonte à 2014. Il n’y a eu aucun suivi et même une diminution des services. Les réponses que j’ai eues jusqu’ici (du ministère de la Sécurité publique) sont loin de me satisfaire », mentionne Richard Lehoux, ajoutant qu’il exclut totalement une fermeture complète des frontières à Sainte-Aurélie et Saint-Zacharie.

Sur le plan de la sécurité, la GRC refuse de donner la fréquence de ses patrouilles près de la frontière canado-américaine. « Ce sont des enjeux opérationnels que nous ne partageons pas. Je peux toutefois vous confirmer que la situation sanitaire présente n’a pas modifié la prestation de service », affirme le Caporal Charles Poirier, porte-parole de la GRC.