« Je voulais être sur le terrain » – Claude Morin

En novembre 2013, Claude Morin a remporté l’élection à la mairie de Saint-Georges. Réélu ensuite sans opposition à deux reprises, il revendique son indépendance politique dans un milieu toujours plus exigeant.

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Après un court passage à l’Assemblée nationale comme député adéquiste en 2007-2008, Claude Morin avait été approché pour la mairie de Saint-Georges l’année suivante. Il a initialement passé son tour.

« Les gens cherchaient un remplaçant à Roger Carette (maire de 1994 à 2009). J’avais goûté à la ligne de parti chez l’ADQ. Ça m’avait laissé un goût amer. Je ne voulais pas représenter un parti politique municipal, comme on voyait à cette époque », explique M. Morin.

Quatre ans plus tard, un périple sur le chemin menant à Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne) lui a ouvert les yeux. Claude Morin a emprunté ce parcours trois fois depuis son accession à la mairie.

« Moi et ma conjointe, on passait devant les mairies. Ça m’a donné le goût d’essayer la politique municipale pour améliorer nos infrastructures et notre sécurité, tout en respectant la capacité de payer des citoyens », dit celui-ci.

Nécessité versus rigueur

D’emblée, Claude Morin avoue que son premier mandat aura été le plus exigeant. Au-delà d’apprendre les rouages de sa fonction de maire, il trouvait difficile de faire face à la lourdeur administrative des instances provinciales et fédérales.

« J’ai confronté directement Laurent Lessard (ex-ministre libéral) pour faire avancer le dossier du mur de soutènement. Ça nous prenait un autre poste de police et une nouvelle caserne incendie. Ces dossiers ont abouti, mais pas assez vite », déplore le maire.

La dernière décennie concorde également avec la construction de l’espace Carpe Diem et du complexe multisport, sans oublier les nombreuses réfections en voirie (aqueduc, égouts et routes).

« On peut débattre de la localisation ou des coûts, mais pas des besoins. On avait du rattrapage à faire dans notre ville », confirme M. Morin.

Une anecdote du maire, à propos des jeux d’eau au parc Veilleux, montre une certaine rigueur liée à sa carrière dans les Forces armées canadiennes.

« Quand est venu le moment de les brancher, il n’y avait pas d’eau. On faisait face à une mauvaise évaluation initiale des besoins. Maintenant, on a au moins un représentant de chaque secteur à la table pour tous les projets majeurs. Il faut être clair afin d’éviter le pire », précise Claude Morin.

Confiance et succession

Six des huit conseillers élus en 2013, dont deux ex-membres du parti Rassemblement Saint-Georges de François Fecteau (maire de 2009 à 2013), siègent toujours avec Claude Morin. Esther Fortin (2017) et Olivier Duval (2021) se sont joints à ce groupe d’élus indépendants.

« Ce sont des gens provenant de différents milieux. Nous avons de belles discussions dans l’établissement des priorités. On compte sur des employés municipaux incroyables. Dans nos bureaux, les portes restent ouvertes pour garder le cœur de notre camaraderie », mentionne le maire.

Claude Morin a déjà annoncé publiquement qu’il ne se représenterait pas à la mairie en 2025. « Je rencontre des gens afin de préparer une possible succession. Vous ne me verrez pas jouer à la belle-mère après mon départ », assure-t-il.

En ces temps où l’on enregistre plusieurs démissions d’élus municipaux, Claude Morin invite les intéressés à tenter leur chance.
« Vous devez posséder une carapace et laisser votre égo au fond du tiroir. C’est le plus beau niveau de politique », pense ce dernier.