Véronique Gosselin vise les Jeux olympiques

Depuis plus de 30 ans, la Beauceronne Véronique Gosselin agit comme juge lors de compétitions de patinage artistique, et ce, partout dans le monde. Elle rêve des Jeux olympiques.

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La Georgienne a commencé à faire du patinage artistique dès l’âge de cinq ans. « La première fois que j’ai déposé mes patins sur la patinoire, ç’a été le coup de foudre. Mes parents avaient de la misère à me sortir de la glace », se souvient Mme Gosselin. Elle a fait de la compétition pendant plus de dix ans.

« Lors de ma première compétition provinciale, j’ai été intimidée : un grand aréna, beaucoup de spectateurs… J’en ai perdu mes repères. J’ai commis des erreurs que je ne faisais pas lors de mes pratiques. J’ai fait un peu honte à mon entraîneur, mais il m’a recentré », assure-t-elle. L’adrénaline et le désir de se dépasser ont poussé la patineuse à performer pendant toutes ces années.

« C’est très difficile de percer en patinage artistique. J’ai fait de la compétition locale, régionale et provinciale. Pour accéder au national, il y a beaucoup de patineurs, mais peu d’entre eux sont sélectionnés et rendu à l’international, il y a aussi peu d’élus. »

De patineuse à juge

Bien que l’athlète ait accroché ses patins lorsqu’elle est entrée à l’université, elle n’a pas quitté la discipline pour autant. Elle est devenue juge. « Un ami m’a introduit dans ce monde. J’ai tout de suite accroché. J’ai fait l’apprentissage du patin à un autre niveau », mentionne-t-elle.

Essentiellement, le rôle de l’officielle s’applique à donner une note artistique pour la performance et la qualité d’exécution du patineur. Mme Gosselin est aussi contrôleuse technique, ce qui lui permet de juger de la difficulté des éléments de la performance. Afin d’accéder au poste de juge, il y a de la formation et des examens à réussir, mais aussi de l’expérience à aller chercher comme juge pour accéder aux différents niveaux. Une position exigeante, stressante et non rémunérée.

« À mon époque, les processus étaient très longs et fastidieux, aujourd’hui, les fédérations – Patinage Québec et Patinage Canada – ont simplifié les processus pour donner plus de chance aux patineurs qui désirent prendre cette voie », souligne-t-elle. La Beauceronne a d’abord été juge au niveau local, puis régional et ensuite provincial. À travers son cheminement, elle a saisi les occasions et les opportunités afin d’atteindre les niveaux national et international.

« L’examen se déroule en Allemagne, sur une période d’une semaine. Il y a une partie écrite et une autre pratique. Il y a des simulations d’événements et il faut savoir justifier nos notes. C’est très stressant », mentionne Mme Gosselin, une optométriste de profession qui vit maintenant à Saint-Jean-sur-Richelieu.

« On se prépare à l’examen international des mois à l’avance. C’est beaucoup d’études, de temps et d’énergie », dit-elle. « Il y a beaucoup de règlements à respecter, de la logique et, avec l’expérience, le flair sert aussi de guide. »

Le dernier niveau à atteindre est l’Union internationale de patinage. Mme Gosselin l’a complété en 2021 et elle peut ainsi juger les athlètes lors des Championnats du monde et des Jeux olympiques. Les prochains Jeux olympiques d’hiver sont en 2026, en Italie. La sélection des juges se fera dans un an ou deux ans par Patinage Canada. « Je vais être aux anges si je suis sélectionnée », confie-t-elle pour conclure.